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Interview de Klara

Klara est une jeune femme allemande qui a choisi volontairement de faire son service civil à Auschwitz. Elle était responsable de notre accueil à l'auberge, nous a fait visité la ville d'Oswiecim et a animé un travail de réflexion autour d'un déporté d'Auschwitz.

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Cet interview a été réalisé par Johanne, Enora et Ombeline en allemand, il a été ensuite traduit en français. Merci !

  Pourquoi es-tu venue ici pour effectuer ton service civil ?

 

Ce service civil est volontaire. L'histoire m'intéresse beaucoup. Ce lieu est très intéressant, en particulier de nos jours. Je pense qu'il est important que les gens voient ce lieu. On ne sait que peu de choses sur la Pologne, ce qui rend cela encore plus passionnant. La Pologne est un pays frontalier à l'Allemagne, et pourtant on ne la connaît pas bien.
De plus, je ne sais pas encore exactement ce que je veux étudier plus tard, et ce service civil me laisse le temps d'y réfléchir.

 

  Que fais-tu exactement ?

 

Je m'occupe de groupes, tiens des séminaires et je guide les groupes lors de tours dans la ville d'Oswiecim. Les séminaires sont des discussions avec les jeunes qui fréquentent l'auberge. J'aide également directement à l'auberge de jeunesse en effectuant beaucoup de travail de bureau : corriger des textes, faire des traductions. J'ai également du temps pour lire des livres et ainsi acquérir plus de connaissances sur le sujet.

 

  Penses-tu qu'il soit particulièrement important que les jeunes apprennent ce qu'il s'est passé à Auschwitz ?

 

Oui, on ne doit en aucun cas oublier ce qu'il s'est passé. Mais le rapport des gens à Auschwitz change, notamment car il n'y a plus beaucoup de survivants. Aujourd'hui, on doit aborder la chose un peu autrement. C'est terrifiant : j'ai lu des statistiques qui ont été réalisées dans des lycées allemands : beaucoup de jeunes Allemands ne connaissent pas le mot « Auschwitz » !

 

  Lorsque tu guides les gens à travers la ville, penses-tu qu'ils réalisent où ils sont et ce qu'il s'est passé ici ?

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Ce qui est arrivé a une telle dimension, je ne pense pas que l'on puisse vraiment réaliser. De plus, je ne peux pas influer sur ça.
 

  Certains disent que le travail sur le passé qui a été déjà effectué est suffisant, que nous n'avons plus vraiment besoin du devoir de mémoire. Qu'en penses-tu ?

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On parle beaucoup de ce thème à l'école, c'est obligatoire. Cependant, cela reste très important pour moi.

 

  Quelle a été ta réaction la première fois que tu es venue à Auschwitz ?

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J'avais déjà beaucoup entendu parler d'Auschwitz lorsque je suis venue pour la première fois. Mais le voir a été une expérience bien différente. La première fois, j'ai trouvé ça impressionnant, mais je me suis sentie dépassée : il y avait vraiment beaucoup d'informations à la fois. On ne peut pas vraiment se représenter comment c'était, même si l'on sait. J'ai aussi eu une impression étrange : je ne m'étais pas attendue à ce que le soleil brille.

 

  Comment ont réagi ton entourage lorsque tu as annoncé que tu faisais ton service civil en Pologne ?

 

C'est une excellente question ! Au départ, je n'étais pas encore sûre de venir. Mes amies ont trouvé ça bizarre. Les gens pensent que ce n'est pas bien en Pologne. J'ai eu beaucoup de réactions négatives, tout le monde avait beaucoup de préjugés. Mais il y a de super choses à visiter. On ne sait que peu de choses sur la Pologne (on ne sait pas grand chose sur la politique par exemple). C'est intéressant d'en apprendre plus sur la Pologne, d'autant plus que c'est un pays voisin de l'Allemagne.

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Au retour du voyage, nous avons regardé en allemand le film Am Ende kommen Touristen (Et puis les touristes) réalisé par Robert Thalheim en 2007. Il raconte l'expérience de Sven, un jeune allemand qui comme Klara, fait son service civique à Auschwitz.

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